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16 septembre 2015

Lambeaux de Charles Juliet


Un petit chef d’œuvre littéraire, d’après moi.

Incroyable la manière dont il utilise la deuxième personne du singulier pour faire parler sa mère, biologique, dont il ne connaitra la vraie histoire que tard dans sa vie, et pour parler de sa mère adoptive, la « toute donnée », et enfin pour parler de lui enfant, adolescent, adulte, de ses souffrances et de sa renaissance.

Une écriture ciselée, juste, sans fioriture mais tellement belle, faisant naître l’émotion à chaque page.

Je ne peux pas choisir un extrait plutôt qu’un autre, trop de passages mériteraient d’être recopiés et ce serait une erreur, je pense, d’en choisir un plutôt qu’un autre. C’est un livre de moins de 200 pages qui se lit et se relit facilement.

Très beau.

25 juillet 2015

Sous les arbres, au bord de l'Orb.


Yeux mi-clos,
Je respire le bruit du fleuve,
Le vent s’engouffre dans mes cheveux
Caresse mon visage, mes bras nus.
Qu’il est doux ce toucher.

Yeux mi-clos,
Tiédeur de ce matin d’été,
Les cigales rivalisent avec le bruit des cascades,
Presqu’une cacophonie,
Mais non, une harmonie,
La nature en musique,
Et moi, mon corps et mon âme,
Juste posée, tranquille, caressée, aérée
Comme bercée dans le ventre maternel.
Cigales, battements du cœur,
Eau qui s’écoule, liquide amniotique.
Un rai de lumière se faufile entre les feuilles
Des hautes branches, me caresse la paupière,
Je souris.

Les pulsations de mon cœur ralentissent,
Le présent est tout en moi.

Terrasse de café

Ils ont choisi un coin stratégique, pouvoir observer tout ce qui se passe devant eux, assis côte à côte, dos au mur du café. Une table ronde et métallique, dont la peinture bleue est passée au fil du temps, fait rempart entre eux et le reste de la terrasse. Deux petits verres ballons trônent au milieu. Un liquide jaune clair se voit en transparence. Les verres sont encore pleins. Les deux hommes assis là ne bougent pas un cil. Les bras croisés de l’un reposent sur son énorme ventre. Deux personnages quasi à l’identique, vieux sans âge, bedonnant, visages marqués, bouffis comme gonflés à l’hélium. Yeux minuscules avalés par les rides et la graisse. Leurs regards semblent se perdre au-delà de la terrasse, de l’autre coté de la rue. On dirait qu’ils font partis du décor, ne faisant plus qu’un avec la chaise sur laquelle ils sont assis.
La taille des verres posés devant eux est ridiculement petite par rapport à leur physique. Comme si deux Gargantuas buvaient dans des dés à coudre.
Ils ont l’air satisfaits de leur position.
Immobiles et silencieux.

28 juin 2015

"Heureux comme Dieu en France" de Marc Dugain

Voilà un livre qui peut vous accompagner pendant vos vacances.
J'aime le style, bien écrit, mêlant humour et drame.
L'histoire se déroule pendant la seconde guerre mondiale, en France, comme l'indique le titre.
Le héros, à son corps défendant, se retrouve à l'âge de 20 ans dans un réseau de résistants.
Il y fait des rencontres, hommes, femmes, avec en trame de fond, ce qui se "trame" alors dans notre beau pays.

Il commence avec une phrase du grand-père du héros, qui a vécu trois guerres "A quoi ça sert de mourir si les vivants restent aussi cons".

9 juin 2015

Ecriture automatique

J'ai tenté l'écriture automatique, un matin, et voilà ce que ça a donné. A vous de jouer ! Vous ne devez pas lever le stylo ! Bonne inspiration !


Oiseau bleu dans le ciel mousseux,
Chantilly de nuages baignant dans l’immensité,
Gazon verdoyant piqué d’arbres et de fleurs magnifiques,
Les uns si grands, les autres si belles,
Ruisseau d’eau fraîche et claire s’insinue entre les pierres,
Reflet de soleil étincelant sur les cailloux,
Petite fée aux ailes argentées et au corps fin et bleuté comme l’océan,
Jour de beau temps.

29 mai 2015

Petit matin


Je me suis levée de bonne heure, sans raison particulière, le temps m’est offert, j’en fais ce que je veux. Assise sur ma terrasse fleurie, entourée de bambous, je me sens vivante. Le chant des oiseaux qui se répondent de tous cotés, rajoute au plaisir d’être là, posée, presqu’en méditation. Mon corps, le transat, les chants d’oiseaux, la fraicheur du matin, tout le monde a l’air de dormir encore. Paisible, je ferme les yeux et je me laisse aller, pensées multiples chassées, balayées, remplacées par ma respiration, inspiration, expiration.
Être, ne rien vouloir, ne rien prévoir, juste être là. 

15 mai 2015

Et soudain, l'amour


Après toutes ces années à se torturer l’esprit, elle sentit son amour, sincère, profond, vrai. C’était donc possible, tant de sentiments bienveillants envers elle ? N’avait-elle pas appris que jamais elle n’attirerait la moindre douceur, le moindre soupçon de tendresse sans arrière-pensée ? Tant d’années à être dans la tourmente alors que l’amour était là, toujours, maladroit peut-être, mais bien présent, à ses cotés. Comment le voir quand on a été forgée à coups de « méfie-toi des autres », « le danger est partout », « ma pauvre fille comment peux-tu croire que l’on s’intéresse à toi, petite quantité négligeable ? ».

Les cartes distribuées depuis la naissance, ne laissaient pas la place à une vision idéale des relations humaines mais juste à une vision paranoïaque, déformée, donnant l’impression d’un monde cauchemardesque où tous les coups sont permis, où l’on doit se défendre, ou, mieux, attaquer avant de l’être.

12 mars 2015

"Ignorance est mère de tous les maux" François Rabelais


"L'ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence" Michael Moore


Il est difficile de sortir de l'emprise de sa condition, celle dans laquelle on a baigné depuis la naissance. Elle a imprimé en nous une certaine vision du monde alors que le monde est fait d'une multitude de conditions, et donc de visions.

Si notre éducation ne nous ouvre pas les yeux sur toutes les différences en nous montrant leur richesse, et non le danger potentiel de les rencontrer, on peut devenir très intolérant. Il faudrait alors avoir la capacité de s'élever au-dessus de la masse pour avoir une vision globale de l'ensemble et non avoir le nez sur sa propre condition humaine sans s'en décoller jamais.

Autant de sortes de vies que de microcosmes familiaux.

Le microcosme familial peut être accueillant, enrichissant et permettre de s'ouvrir vers autrui.
Il peut, dans ce cas, faire penser que le reste du monde est aussi confortable que le milieu familial dans lequel on a grandi. Une vision  utopique de la réalité. Dans ce cas, le bagage donné par les tuteurs (parents bienveillants) sera alors un avantage certain pour aller de l'avant, malgré l'adversité et les confrontations extérieures.

3 mars 2015

Cinq minutes seulement

Cinq minutes de son temps, c'est peu. C'est le temps qu'il vous faut pour écouter M Lassus, qui s'exprime pendant le Colloque du 30/09/2014 à Paris Descartes. 


http://media2.parisdescartes.fr/?a=MjA1NDg%3D&wosid=0J4FtXq0O2U0O8tuCjCKNM&all=dHJ1ZQ%3D%3D

Bonne écoute ! 

 


21 février 2015

Transmission


Transmettre la bienveillance

La femme, âgée marchait péniblement à l’aide de ses cannes, trainant les pieds, puis, s’asseyait lourdement dans le fauteuil. On avait pu lire la souffrance sur son visage pendant l’effort. Assise confortablement, ses traits se détendirent et elle sourit à la petite fille. Cette dernière s’approcha d’elle et l’embrassa sur la joue. Que la peau de cette vieille dame était douce ! Elles s’enlacèrent tendrement. Peu de mots furent échangés. Mais l’enfant, en cet instant, sentit, au-delà de toute communication verbale, le réconfortant soutien de son aïeule.

Cette femme représentait et représenterait à vie la « Mère » soutenante, guide structurant, main, épaule, voie, chemin.

9 janvier 2015

Racines de la violence


Je me passe en boucle les informations depuis le massacre à Charlie Hebdo. Deux hommes (2 frères) ont assassiné 12 personnes. Pourquoi ?
Au-delà de l'effarement, de la tristesse, de la colère, je m'interroge sur les raisons qui poussent deux individus à tuer avec une volonté féroce, d'autres hommes et d'autres femmes. C'est du terrorisme dit-on. Des djihadistes. Des embrigadés, recrutés, lobotomisés ... pour servir une cause débile ...
Pourquoi certains se laissent manipuler au point de vouer une haine féroce contre d'autres ? Pour de multiples raisons peut-être. Mais la principale est, selon moi, qu'ils ont été formatés enfants par leurs parents (ou éducateurs). Comment ? Lisez Alice Miller "C'est pour ton bien" et vous comprendrez. Allez sur le site de l'OVEO (Observatoire de la violence éducative ordinaire)
http://www.oveo.org/on-ne-nait-pas-terroriste-on-le-devient/ et ouvrez vos yeux et vos oreilles.
La graine de la violence est semée dans l'enfance, parfois elle ne germe pas, souvent elle germe et fait des dégâts. La violence peut être retournée contre soi, ou tournée vers l'extérieur.

Pourquoi est-on aveugle en France au point de ne pas parler des conséquences de certains modes d'éducation à l'origine de la violence des adultes ?