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25 juillet 2015

Sous les arbres, au bord de l'Orb.


Yeux mi-clos,
Je respire le bruit du fleuve,
Le vent s’engouffre dans mes cheveux
Caresse mon visage, mes bras nus.
Qu’il est doux ce toucher.

Yeux mi-clos,
Tiédeur de ce matin d’été,
Les cigales rivalisent avec le bruit des cascades,
Presqu’une cacophonie,
Mais non, une harmonie,
La nature en musique,
Et moi, mon corps et mon âme,
Juste posée, tranquille, caressée, aérée
Comme bercée dans le ventre maternel.
Cigales, battements du cœur,
Eau qui s’écoule, liquide amniotique.
Un rai de lumière se faufile entre les feuilles
Des hautes branches, me caresse la paupière,
Je souris.

Les pulsations de mon cœur ralentissent,
Le présent est tout en moi.

Terrasse de café

Ils ont choisi un coin stratégique, pouvoir observer tout ce qui se passe devant eux, assis côte à côte, dos au mur du café. Une table ronde et métallique, dont la peinture bleue est passée au fil du temps, fait rempart entre eux et le reste de la terrasse. Deux petits verres ballons trônent au milieu. Un liquide jaune clair se voit en transparence. Les verres sont encore pleins. Les deux hommes assis là ne bougent pas un cil. Les bras croisés de l’un reposent sur son énorme ventre. Deux personnages quasi à l’identique, vieux sans âge, bedonnant, visages marqués, bouffis comme gonflés à l’hélium. Yeux minuscules avalés par les rides et la graisse. Leurs regards semblent se perdre au-delà de la terrasse, de l’autre coté de la rue. On dirait qu’ils font partis du décor, ne faisant plus qu’un avec la chaise sur laquelle ils sont assis.
La taille des verres posés devant eux est ridiculement petite par rapport à leur physique. Comme si deux Gargantuas buvaient dans des dés à coudre.
Ils ont l’air satisfaits de leur position.
Immobiles et silencieux.