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4 mai 2017

4 mai 2017

Pourquoi je choisis d'intituler mon article "4 mai 2017" ? Dans trois jours aura lieu, en France, le deuxième tour de l'élection présidentielle, avec, au choix, Marine Le Pen ou Emmanuel Macron.

Comme beaucoup de français je suis extrêmement déçue de ce duo qui ne me donne que le choix du moins pire.

Je ne suis pas accro à la politique en général, cela ne m’intéresse pas outre mesure, mais cette année force est de constater que je m'y suis beaucoup intéressée pour voir ce que chacun des onze candidats avaient à nous proposer pour que notre pays sorte du marasme généralisé dans lequel nous sommes depuis trop longtemps.



Voilà un texte que je viens de trouver dans un livre, comme "offert à propos", et que je vais retranscrire ici. C'est un extrait du "Mémorial de la Guerre Blanche, 1938" de Georges Duhamel de l'académie française, (dont mon arrière-grand-mère fut la secrétaire vers 1910, lorsqu'il travaillait pour un laboratoire pharmaceutique en tant que médecin chercheur).

"Le monde pacifique est désormais assuré d'une chose, c'est qu'il ne restera plus en repos, c'est qu'il a fini de jouir de la vie et du fruit de son labeur. Les répits qui, naguère encore, duraient six mois ou trois mois ne vont plus durer qu'une semaine, et personne entre deux crises n'aura plus le temps de sourire ni de respirer à l'aise. Si le chancelier Hitler souhaitait d'obtenir - et il le souhaitait - pour le succès de sa politique, cet effet d'angoisse permanente, de querelles intestines et de terreur, il faut reconnaitre qu'il a parfaitement réussi.
Je suis toujours prêt à écouter les paroles de paix, car j'ai vu, en médecin, les effets de la dernière guerre, et j'ai fait serment de consacrer ma vie à la paix. Mais, j'ai, comme tout le monde, écouté parler le chancelier Hitler et je dis que cette voix n'est pas la voix de la paix. Ce n'est pas la voix de la civilisation humaine ; c'est la voix de la violence, c'est la voix de l'esprit du mal.
Quand je dis que les Français sont divisés, je ne parle, il va sans dire, que des braves gens, des honnêtes gens et ils sont des millions. Certains d'entre eux ont d'abord regardé vers le chancelier Hitler sans antipathie parce qu'il se présentait à leurs yeux comme l'adversaire du bolchevisme. Je comprends fort bien cette pensée et cette attitude. Le bolchevisme est un fléau. Il m'inspire une profonde horreur. Je le redoute aussi. Le péril du bolchevisme est loin d'être écarté. Mais le péril germanique est aujourd'hui, plus grand, plus pressant que l'autre. Il doit passer au premier plan de nos préoccupations. Par crainte de l'un, n'allons pas nous précipiter dans l'autre ce qui reviendrait à nous jeter dans les deux.
Les fractions extrêmes de l'opinion, celles  qui sont trop aveuglées par la passion pour rallier le bon sens, ne représentent qu'une toute petite partie de la nation. Que le reste s'unisse donc, sans retard et sans arrière-pensée !
Il ne faut pas croire aux miracles. Il ne faut pas croire que le chancelier Hitler et son parti de violence vont brusquement s'effondrer et s'évanouir comme des bonshommes de fumée. Il ne faut pas croire non plus que le chancelier Hitler va tomber à genoux, confesser ses crimes, demander pardon et consacrer la fin de sa vie aux bonnes œuvres. Il faut seulement comprendre que le règne de la force furieuse est venu.
Il ne faut pas se moquer du chancelier Hitler ou chercher sottement à le tourner en dérision. Le chancelier Hitler, qu'il ait ou non des collaborateurs et des inspirateurs occultes, apparait désormais comme un homme de génie dans notre confuse époque. Mais ce génie est le génie des ténèbres, c'est la puissance des ténèbres.
J'annonce solennellement aux Français que s'ils se laissent duper encore une fois par cette voix perfide, c'en est fait de leur existence nationale et, pour beaucoup d'entre eux, de leur humble et précieuse existence individuelle."

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